VIH Casablanca 2010

Cartographier la prévalence du VIH pour mieux comprendre l’épidémie : l’exemple du Burkina Faso à partir de l’Enquête Démographique et de Santé de 2003

Communications

Présentation réalisée à la 5e Conférence Francophone sur le VIH/Sida.

Auteurs

J. Larmarange, R. Vallo, S. Yaro, P. Msellati, N. Méda, B. Ferry

Résumé

Objet

Depuis 2001, plusieurs Enquêtes Démographiques et de Sante (EDS) incorporent le dépistage du VIH. Pour de nombreux pays, il s’agit de l’unique source de données sur la prévalence du VIH en population générale à l’échelle nationale. Nous avons développé une approche générique pour cartographier la prévalence du VIH à partir des EDS (logiciel prevR disponible en ligne) et l’avons appliquée à l’EDS 2003 du Burkina Faso. Nous montrons ensuite comment nos résultats apportent un éclairage nouveau sur l’épidémie au Burkina Faso.

Méthodes

Une tendance spatiale régionale de la prévalence du VIH est calculée pour chaque zone enquêtée à partir de techniques en composantes d’échelle en ayant recours à des cercles de même effectifs et en tenant compte des principales agglomérations urbaines. Une carte est ensuite produite par interpolation spatiale selon la méthode du krigeage ordinaire. Elle reproduit les gradients spatiaux de la prévalence du VIH à des échelles infrarégionales (dans un rayon de 30 à 100 kilomètres).

Résultats obtenus

Les foyers d’infections se situent principalement au niveau des agglomérations urbaines : Ouagadougou, la capitale, mais aussi les principales villes situées sur les axes routiers vers le Mali et la Côte d’Ivoire.
La région entre Débougou et Gaoua est particulièrement touchée, ce qui n’était pas visible à partir de la surveillance sentinelle des femmes enceintes. Outre sa proximité avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, elle est connue comme une zone importante d’orpaillage.
La carte obtenue présente des similitudes avec celle des zones migratoires traditionnelles du Burkina Faso et avec celle des retours de rapatriés burkinabés depuis la Côte d’Ivoire fin 2002.
Enfin, nos résultats montrent des divergences avec la surveillance sentinelle en milieu rural autour de Kaya. Cette dernière a observé une prévalence élevée qui, en fait, ne traduit pas l’épidémie régionale mais seulement un pic local.

Conclusion

La cartographie des prévalences met en évidence des différentiels non visibles via la surveillance sentinelle des femmes enceintes ; permet d’identifier les zones les plus touchées, constituant en cela un outil de planification et d’évaluation ; et suggère de nouvelles pistes de recherche à explorer.