ICASA 2017

Décaissements tardifs, irrégularités de salaires, budgets inadaptés : l’impact des modalités des financements internationaux sur les activités de dépistage communautaire en Côte d’Ivoire

Communications

Poster lors de la 19e Conférence Internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA International Conference on AIDS and STIs in Africa) le 7 décembre 2017 à Abidjan.

Auteurs

Nelly Assoumou, Anne Bekelynck, Séverine Carillon, Alexis Kouadio, Honoré Ouantchi, Mohamed Doumbia, Christine Danel, Mariatou Koné, Joseph Larmarange pour le groupe DOD-CI ANRS 12323

Résumé

Contexte : En Côte d’Ivoire seuls 25% des hommes et 33% des femmes connaissent leur statut (EDS 2012) malgré le soutien technique et financier des bailleurs de fonds au secteur du dépistage du VIH.

Objectif : Analyser la mise en œuvre de l’aide financière et technique des bailleurs et mettre en évidence ses impacts sur la pérennité des activités de dépistage du VIH en Côte d’Ivoire.

Méthodes : Les données ont été recueillies dans le cadre du projet DOD-CI (ANRS 12323) en 2015 et 2016 dans les districts sanitaires de Cocody-Bingerville, Man et Aboisso. Des entretiens qualitatifs semi-directifs ont été réalisés auprès des institutions internationales (3), des ONG ivoiriennes (19), des Directions Départementales de la Santé (3) et de professionnels de santé (97). Ces entretiens ont été retranscrits sur le logiciel Nvivo et ont fait l’objet d’un codage selon une grille thématique en vue d’une analyse thématique et sémantique.

Résultats : Au niveau du financement, les décaissements se font 4 mois après les dates prévues pour le démarrage des activités, ainsi seulement 50% des activités prévues peuvent être réalisées par certaines ONG. Les budgets prévus pour la couverture des charges pour le dépistage « communautaire » restent insuffisants. Ainsi, lorsque les activités sont réalisées dans des zones éloignées, seulement la moitié des activités peut être réalisée. Les rémunérations pour les services de dépistage assurés par les conseillers communautaires dans les structures sanitaires restent irrégulières. Cela provoque des absences. L’appui technique pourrait lui aussi être amélioré. En raison d’une insuffisance de formation, certains prestataires de soins, réfèrent leurs patients dans des centres périphériques. En termes de supervision, seules 3 visites sont réalisées en moyenne sur 6. Ce qui entraine un désintéressent vis-à-vis des activités de dépistage par les prestataires de soins. On note des ruptures d’intrants dans des structures sanitaires entrainant une suspension des activités pendant ces périodes.

Conclusions et recommandations : Nous avons identifié des retards dans les décaissements, l´insuffisance des ressources financières, l´irrégularité des rémunérations, l´insuffisance de formation, de supervision et des ruptures d’intrants. Ces ruptures et irrégularités réduisent ou interrompent les activités. Une optimisation de l’appui financier et technique pourrait permettre une amélioration de la couverture du dépistage en Côte d’Ivoire.

Réference

Assoumou Nelly, Bekelynck Anne, Carillon Séverine, Kouadio Alexis, Ouantchi Honoré, Doumbia Mohamed, Danel Christine, Koné Mariatou, Larmarange Joseph et Groupe DOD-CI ANRS 12323 (2017) « Décaissements tardifs, irrégularités de salaires, budgets inadaptés : l’impact des modalités des financements internationaux sur les activités de dépistage communautaire en Côte d’Ivoire /// Nelly Assoumou, Anne Bekelynck, Séverine Carillon, Alexis Kouadio, Honoré Ouantchi, Mohamed Doumbia, Christine Danel, Mariatou Koné, Joseph Larmarange pour le groupe DOD-CI ANRS 12323 » (poster THPDC112), présenté à 19th ICASA International Conference on AIDS and STIs in Africa, Abidjan.