Auteurs
C. Enel, A. Desgrées du Loû, T. N’Dri Yoman, C. Danel, J. Larmarange
Résumé
En Côte d’Ivoire, malgré une prévalence d’environ 12% du VHB et 5% du VHC, le dépistage et la prise en charge des hépatites virales B et C demeurent très limités. Une étude qualitative a été menée en 2013 à Abidjan pour évaluer les modalités de dépistage et de prise en charge de ces infections. Les résultats révèlent la méconnaissance des hépatites tant dans la population générale que parmi les soignants non spécialistes. L’offre et la demande de dépistage sont restreintes et la formation insuffisante du personnel de santé engendre des occasions manquées. Seuls les donneurs de sang sont systématiquement dépistés, mais la prévention par la vaccination et la prise en charge sont peu effectives, faute de moyens financiers. Officiellement, les traitements sont disponibles, mais inaccessibles du fait de leur coût élevé, en l’absence de couverture maladie universelle. Le Programme National de Lutte contre les Hépatites Virales, créé en 2008, ne dispose pas du budget nécessaire pour pratiquer dépistage, prise en charge, prévention et campagnes de sensibilisation. L’absence de mobilisation financière internationale, comme celle qu’a connue l’épidémie de VIH, est vécue comme une injustice, tant par les médecins spécialisés qui ont les compétences pour traiter la maladie mais pas les moyens de les mettre au service des patients, que par les personnes porteuses d’une hépatite chronique B et/ou C. Il apparaît donc urgent de dynamiser et renforcer la lutte contre les hépatites B et C en Côte d’Ivoire.
Référence
Enel Catherine, Desgrées du Loû Annabel, N'Dri Yoman Thérèse, Danel Christine et Larmarange Joseph (2015) « Les hépatites virales B et C en Côte d’Ivoire : l’urgence d’une dynamisation de la lutte », Journal Africain d'Hépato-Gastroentérologie, 9 (3) (juin 6), p. 94-98. DOI : 10.1007/s12157-015-0596-6. http://link.springer.com/article/10.1007/s12157-015-0596-6.