ISPED

VIH et santé sexuelle des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) en Afrique sub-Saharienne (2015)

Enseignements

Intervention de 3 heures dans le cadre de l’UE « Épidémiologie, prévention et contrôle de l’infection par le VIH » du Master 2 de Santé Publique (spécialités « Épidémiologie » et « Santé internationale ») de l’ISPED (Université Bordeaux), réalisée en janvier 2015.

N.B. : pour la version 2013 et 2014 de ce cours, voir cette page.

Publications sur les HSH

2018

Article de colloque
  • Larmarange Joseph et Broqua Christophe (2018) « Les hommes bisexuels sont-ils plus exposés au VIH que les homosexuels exclusifs en Afrique subsaharienne ? » (communication orale PC16.04), présenté à 9e Conférence Internationale Francophone sur le VIH et les Hépatites Virales (AFRAVIH 2018), Bordeaux.
    Résumé : Contexte Y compris en Afrique sub-saharienne, les hommes ayant des rapports sexuels avec d‘autres hommes (HSH) sont plus à risque de s’infecter par le VIH que la population générale. Dans ce groupe, les bisexuels sont souvent perçus comme plus « à risque » que les homosexuels exclusifs et pouvant constituer une « passerelle épidémique » avec la population générale, sur la base de l’hypothèse selon laquelle les bisexuels seraient moins susceptibles de se conformer aux normes préventives que les homosexuels exclusifs. Objectif Proposer une synthèse des connaissances sur les différentes catégories d’homo-bisexuels dans les enquêtes épidémiologiques réalisées en Afrique sub-saharienne depuis 2004 et sur leur exposition au VIH. Méthodes À partir d’une revue de la littérature, nous avons retenu les publications présentant des estimations quantifiées de la bisexualité, mesurée en fonction des enquêtes selon trois dimensions : le pôle d’activité sexuelle (sexe des partenaires sexuels sur une période donnée), l’identité déclarée et l’attirance sexuelle. Nous avons examiné : (i) les taux de bisexualité calculés selon ces trois dimensions ; (ii) les taux de prévalence du VIH par groupe (et les odds-ratio correspondants) et (iii) des indicateurs de comportements selon l’orientation sexuelle. Résultats Les taux de bisexualité varient fortement d’une étude à l’autre (de 12 à 94%) et selon l’indicateur retenu. Globalement, les taux observés en Afrique de l’Ouest sont sensiblement plus élevés que ceux d’Afrique australe, l’Afrique centrale et de l’Est étant dans une situation intermédiaire. À l’exception de deux études, la prévalence du VIH observée parmi les bisexuels est inférieure à celle des homosexuels exclusifs, quelle que soit la dimension considérée pour définir ces deux groupes (voir figure). Les différences de prévalence selon l’identité déclarée sont plus marquées que selon le pôle d’activité sexuelle. La majorité des études n’ont pas relevé de différence d’utilisation du préservatif entre bisexuels et homosexuels exclusifs. Les bisexuels ont parfois une fréquence de rapports sexuels moindre et systématiquement moins de rapports anaux réceptifs que les homosexuels exclusifs. Ils ont commencé leur vie sexuelle avec les hommes plus tardivement et ont eu moins de partenaires masculins au cours de leur vie. Par contre, ils sont moins nombreux à avoir déjà fait un test de dépistage du VIH. Conclusion et recommandations La bisexualité est multiforme en Afrique sub-saharienne : les bisexuels ne constituent pas un groupe homogène et les identités sexuelles sont si diverses qu’une simple opposition homosexuels vs. bisexuels est réductrice. Toutefois, selon les enquêtes disponibles et quelle que soit la dimension considérée pour mesurer la bisexualité, les bisexuels sont moins exposés au VIH que les homosexuels exclusifs. S’il reste important que les programmes de prévention et de traitement prennent en compte les bisexuels, les homosexuels exclusifs doivent rester une cible prioritaire pour l’accès aux nouveaux outils de la prévention et du soin.

2014

Article de colloque
  • Dah Ter Tiero Elias, Larmarange Joseph, Guiard Schmid Jean-Baptiste, Orne-Gliemann Joanna et Becquet Renaud (2014) « Facteurs associés à la non utilisation du condom lors des derniers rapports homo et hétérosexuel chez des HSH à Ouagadougou, Burkina Faso » (communication orale n°SO7.2), présenté à 7e Conférence Internationale Francophone sur le VIH et les Hépatites (AFRAVIH), Montpellier.
    Résumé : Introduction L’utilisation du condom est l’une des mesures conseillée auprès des populations pour lutter contre l’acquisition ou la transmission sexuelle du VIH. Notre recherche avait pour but de déterminer les facteurs associés à la non utilisation du condom chez des HSH de Ouagadougou au Burkina Faso. Méthodes Une étude transversale autorisée par le comité d’éthique a été conduite d’avril à septembre 2013, auprès d’un échantillon constitué de HSH qui résidaient à Ouagadougou, recrutés par la technique de « boule de neige », âgés d’au moins 18 ans et acceptant de participer à l’étude. Les données ont été recueillies par un questionnaire administré en face à face par deux enquêteurs formés. La recherche de facteurs associés s’est faite par régression logistique. Résultats Après les analyses univariée au seuil conservateur de 20%, et multivarié au seuil de 5%, la connaissance du statut sérologique du dernier partenaire sexuel est associée à la non utilisation du préservatif lors du dernier rapport homosexuel ajustée sur l’âge de l’enquêté, l’âge du dernier partenaire sexuel, le pôle d’activité sexuelle lors des douze derniers mois. Concernant le dernier rapport hétérosexuel, seule la qualification donnée par l’enquêté à la dernière partenaire sexuelle est associée à la non utilisation du préservatif en analyse univariée au seuil de 20%. Conclusion L’analyse des facteurs associés à la non utilisation du condom est nécessaire pour la définition et l’élaboration d’intervention à l’endroit des HSH.

  • Larmarange Joseph (2014) « Bisexualité masculine en Afrique subsaharienne : quels indicateurs dans les enquêtes quantitatives ? » (communication orale), présenté à 1er Congrès des Études de Genre en France, Lyon. http://genrelyon2014.sciencesconf.org/40206.
    Résumé : Les enquêtes quantitatives menées sur le continent africain depuis 2004 auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) utilisent en majorité des approches du type « boules de neige » dont l’approche dite RDS (respondent driven survey). Dès lors, les individus les plus insérés dans un « milieu HSH » ont une plus grande probabilité d’être inclus, induisant une surreprésentation des jeunes et des homosexuels exclusifs. La bisexualité y est mesurée soit au travers du sexe des partenaires ou pôle d’activité sexuel (calculé selon les articles sur les six derniers mois, la dernière année ou toute la vie), soit en fonction de l’identité déclarée des enquêtés (homosexuel/gay, bisexuel ou hétérosexuel, peu d’enquêtes proposant d’autres termes identifiants en langue locale). Plus rares, quelques enquêtes ont également mesuré l’attirance sexuelle (pour les hommes et/ou les femmes). La part des bisexuels parmi les HSH africains est généralement beaucoup plus élevée qu’en Occident. Par rapport aux homosexuels exclusifs, les bisexuels ont des biographies sentimentales et sexuelles sensiblement différentes. Cependant, il ne s’agit pas d’une catégorie homogène que ce soit en termes de désirs, d’identité ou de projets de vie. Plusieurs auteurs ont souligné les limites d’une catégorisation binaire (homosexuels/bisexuels) ouvrant le débat sur quelles catégorisations alternatives utiliser à l’avenir dans les enquêtes quantitatives.

2012

Article de colloque

  • Larmarange Joseph (2012) « Prevention and care towards vulnerable and stigmatized populations (MSM, drug users, sex workers) » (communication orale, session n°MOSA26), présenté à XIX International AIDS Conference, Washington DC. http://pag.aids2012.org/session.aspx?s=64.
    Résumé : Research programs, especially at ANRS, have led to major transformations in resource constrained settings. Scientific results have undoubtedly influenced the professional and non-professional approaches in care prevention. Scientists and doctors from the South and from the North, all involved in major research programs on these issues will address the audience on the future.
Rapport

2010

Article de revue

  • Henry Emile, Marcellin Fabienne, Yomb Yves, Fugon Lionel, Nemande Steave, Gueboguo Charles, Larmarange Joseph, Trenado Emmanuel Eboko et Spire Bruno (2010) « Factors associated with unprotected anal intercourse among men who have sex with men in Douala, Cameroon », Sexually Transmitted Infections, 86 (2), p. 136-140. DOI : 10.1136/sti.2009.036939.
    Résumé : Objectives Research on men who have sex with men (MSM) in sub-Saharan Africa was neglected for a long time. The objective of this study was to understand factors associated with unprotected anal intercourse (UAI) with male partners among a group of MSM living in the city of Douala, Cameroon. Methods In 2008, a survey on the sexual activity and practices of MSM was set up in Douala in collaboration with a local community-based organisation. Data were collected among a convenience sample of 168 MSM during face-to-face interviews with trained interviewers. Results A total of 142 individuals reported sexual activity during the previous 6 months, among whom 80 (57%) reported UAI with male partners. In a multivariate logistic regression model adjusted for the frequency of sexual intercourse, not having had access to prevention interventions and not knowing any HIV-infected person were both independently associated with a higher risk of UAI. Other factors associated with this higher risk included having had a stable male partnership at some point in one's life and not having been out of Douala for more than 4 weeks during the previous year. Conclusions This community-based research is the first study of MSM in Cameroon and the HIV transmission risks they face. Results show the importance of HIV prevention interventions from peers, and underline the need to maintain efforts to develop specific interventions targeting MSM more efficiently in the African context.


  • Larmarange Joseph, Wade Abdoulaye S., Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Desgrées du Loû Annabel et ELIHoS Group (2010) « Men Who Have Sex with Men (MSM) and Factors Associated with Not Using a Condom at Last Sexual Intercourse with a Man and with a Woman in Senegal », PLoS ONE, 5 (10), p. 1-7 (e13189). DOI : 10.1371/journal.pone.0013189. http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0013189.
    Résumé : BackgroundMen who have sex with other men (MSM) are a vulnerable population in Africa that has been insufficiently explored. Given the high rate of bisexuality among MSM (73% in the past year), it is important to understand their risk-taking behaviors regarding both men and women.Methodology/Principal FindingsA socio-behavioral survey was carried out in 2007 among 501 MSM recruited using the snowball sampling method. We explore in this article why a condom was not used during last sexual intercourse with a man and with a woman, taking into account the respondent's characteristics, type of relationship and the context of the sexual act. In the survey, 489 men reported that they had had sexual intercourse at least once with another man during the previous year, and 358 with a man and with a woman. The main risk factors for not using a condom at last sexual intercourse with another man were having sex in a public place (aOR = 6.26 [95%CI: 2.71–14.46]), non-participation in an MSM prevention program (aOR = 3.47 [95%CI: 2.12–5.69]), a 19 years old or younger partner (aOR = 2.6 [95%CI: 1.23–4.53]), being 24 years or younger (aOR = 2.07 [95%CI: 1.20–3.58]) or being 35 years or over (aOR = 3.08 [95%CI:1.11–8.53]) and being unemployed (aOR = 0.36 [95%CI: 0.10–1.25]). The last sexual intercourse with the respondent's wife was hardly ever protected (2%). With women, the other factors were a 15 years or younger partner (aOR = 6.45 [95%CI: 2.56–16.28]), being educated (primary: aOR = 0.45 [95%CI: 0.21–0.95], secondary or higher: aOR = 0.26 [95%CI: 0.11–0.62]), being a student (aOR = 2.20 [95%CI: 1.07–4.54]) or unemployed (aOR = 3.72 [95%CI: 1.31–10.61]) and having participated in a MSM prevention program (aOR = 0.57 [95%CI: 0.34–0.93]).ConclusionHaving participated in a prevention program specifically targeting MSM constitutes a major prevention factor. However, these programs targeting MSM must address their heterosexual practices and the specific risks involved.

  • Wade Abdoulaye S., Larmarange Joseph, Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Sene Amsata, Enel Catherine, Niang Diallo Pape, Toure Kane Ndeye Coumba, Mboup Souleymane et Desgrées du Loû Annabel (2010) « Reduction in risk-taking behaviors among MSM in Senegal between 2004 and 2007 and prevalence of HIV and other STIs. ELIHoS Project, ANRS 12139 », AIDS Care, 22 (4), p. 409-414. DOI : 10.1080/09540120903253973.
    Résumé : An epidemiological survey conducted in Senegal in 2004 among men having sex with men (MSM) revealed high HIV prevalence and a high rate of risky behaviors within this population. Consequently, several prevention campaigns targeting MSM were implemented. A second survey was carried out in 2007 to assess the impact of these measures. This paper aims to examine trends in HIV and STI prevalence and in sexual behaviors between 2004 and 2007. The two surveys were conducted in four urban sites among 440 and 501 MSM – recruited using the snowball sampling method – in 2004 and 2007, respectively. A similar methodology was applied for both surveys. This consisted of a closed-ended questionnaire concerning socio-demographic, behavioral, and biomedical information plus a clinical examination including urine and blood tests to detect STIs and HIV infection. Between 2004 and 2007, the frequency of different sexual practices reported by MSM remained stable, but condom use for each type of sexual practice rose. The percentage of men who reported consistent condom use during previous-month anal sex has increased by about 35% (p<0.01). The percentage of men who reported consistent condom use during previous-month non-commercial sex with women has increased by 14% (p<0.01). HIV prevalence remained stable from 22.4% [95% CI: 18.6-26.8] in 2004 to 21.8% [95% CI: 18.3-25.7] in 2007 (adjusted OR = 1.05, p=0.8). Gonorrhea prevalence decreased from 5.5% [95% CI: 3.6-8.3] in 2004 to 2.6% [95% CI: 1.5-4.5] in 2007 (adjusted OR = 0.5, p=0.07). The prevention campaigns, STI and HIV care and support programs conducted in Senegal among MSM have been followed by a reduction of risk-taking behaviors and STI prevalence among this population. Specific targeting of this group within HIV/STI prevention programs seems to be effective in decreasing sexual infections.
Article de colloque
  • Larmarange Joseph (2010) « Recherches sur les homosexuels en Afrique » (communication orale), présenté à 5e Conférence Francophone sur le VIH/Sida de l'AFRAVIH, Casablanca.
    Résumé : Symposium ANRS “Populations vulnérables et VIH/Sida : le rôle de la recherche”
  • Larmarange Joseph, Desgrées du Loû Annabel, Enel Catherine, Wade Abdoulaye S. et Groupe ELIHoS (2010) « Diversité des homo-bisexualités au Sénégal et exposition au VIH » (communication orale), présenté à 5e Conférence Francophone sur le VIH/Sida de l'AFRAVIH, Casablanca.
    Résumé : Objet Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) constituent en Afrique une population vulnérable encore trop peu étudiée (prévalence du VIH de 22 % au Sénégal). La bisexualité dans l’année est élevée (>70 %). Une catégorisation binaire homosexuels/bisexuels est de fait inadaptée pour traduire la diversité des situations et des comportements. Méthodes Une enquête socio-comportementale a été menée en 2007 auprès de 501 HSH sénégalais recrutés par la méthode « boules de neige ». La bisexualité est appréhendée au travers du pôle d’activité sexuelle des enquêtés, déterminé à partir du sexe des partenaires sexuels (homosexuel ou bisexuel dans l’année) et des partenaires déclarés réguliers au moment de l’enquête (hommes, femmes, les deux, sans), soit six combinaisons de ces deux variables. Le pôle d’activité sexuelle est croisé avec différents indicateurs épidémiologiques et socio-comportementaux. Résultats obtenus Les profils sociodémographiques (âge, site, instruction, activité, membres d’association) des enquêtés sont similaires sur les différents pôles. On constate deux pôles opposés : les homosexuels exclusifs dans l’année et les bisexuels n’ayant que des partenaires régulières femmes. Les premiers ont commencé leur sexualité avec un homme plus jeune (15,4 ans versus 18,6). Ils ont eu, en moyenne, plus de partenaires sexuels masculins (15,1 vs 6,6) et, pour les 53 % bisexuels sur la vie, moins de partenaires féminines (2,1 vs 5,5). Ils sont plus infectés par le VIH (29,0 vs 9,8 %). L’utilisation d’un préservatif n’est pas liée au pôle d’activité sexuel. Les homosexuels pratiquent plus la sodomie réceptive qu’insertive (inverse observé pour les bisexuels ayant une partenaire régulière femme), d’où une vulnérabilité accrue au VIH. La fréquence des rapports sur le mois dépend, quant à elle, du fait d’avoir un ou plusieurs partenaires réguliers du sexe considéré. Conclusion Les pôles d’activité sexuelle présentent des profils comportementaux contrastés qui doivent être pris en compte par les programmes de prévention HSH. Les différences d’exposition au VIH ne découlent pas d’un recours différencié au préservatif mais sont fonction de la fréquence des rapports, des pratiques (insertives/réceptives) et de réseaux sexuels différents.

  • Larmarange Joseph, Wade Abdoulaye S., Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Desgrées du Loû Annabel et ELIHoS Group (2010) « Men who have sex with men (MSM) and risk factors associated with last sexual intercourse with a man and a woman in Senegal - ELIHoS Project, ANRS 12139 » (poster n°WEPDC102 avec présentation orale), présenté à XVIII International AIDS Conference, Vienna. http://www.iasociety.org/Default.aspx?pageId=11&abstractId=200737147.
    Résumé : Background Men who have sex with other men (MSM) are in Africa a vulnerable population which has hitherto been insufficiently explored. Given the high rate of bisexuality among MSM, it is important to understand their risk-taking behaviours regarding both men and women. Methods A socio-behavioural survey was carried out in 2007 among 501 MSM recruited using the snowball sampling method. We explore in this article why a condom was not used during last sexual intercourse with a man and with a woman, bearing in mind the respondent’s characteristics, type of relationship and the context of the sexual act. Results 489 men reported that they had had sexual intercourse at least once with another man during the previous year, and 358 with a man and with a woman. With another man, the main risk factors are sexual intercourse in a public place (adjusted OR = 6.8), and non-participation in an MSM prevention program (adjusted OR = 3.1). The risks, although non-significant at 5%, are higher among younger men (18-19 years) and older men (35 years and over), and among vulnerable people (unemployed). With a woman, sexual intercourse with the respondent’s wife is hardly ever protected (2%). Otherwise, risks are high when the female partner is very young (15 years or younger, adjusted OR = 5.3) and when the man has not participated in an MSM prevention campaign (adjusted OR = 2.3). Conclusion Having participated in a prevention program specifically targeting MSM constitutes a major prevention factor. However, these programs targeting MSM must address their heterosexual practices and the specific risks involved.
Rapport
Article de magazine

  • Larmarange Joseph (2010) « Homo-bisexuels masculins au Sud : il est temps d’agir ! », Transcriptases, 144, novembre 22, p. 68-70. http://vih.org/20101122/homo-bisexuels-masculins-au-sud-il-est-temps-d-agir-19660.
    Résumé : La problématique des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) en Afrique avait émergé lors de la conférence de Bangkok en 2004. La conférence de Toronto en 2006 avait bousculé, quant à elle, l’idée selon laquelle l’épidémie de sida au Sud serait seulement hétérosexuelle. À Mexico en 2008, le nombre d’études épidémiologiques avait augmenté, permettant ainsi de confirmer le fait que les HSH étaient, y compris dans les pays à faibles et moyens revenus, particulièrement touchés par le VIH. A cela s’ajoutent leur faible prise en compte dans les programmes de lutte contre le sida et une criminalisation et une stigmatisation de l’homosexualité très fortes dans de nombreux pays.

2009

Article de revue

  • Enel Catherine, Larmarange Joseph, Desgrées du Loû Annabel et Wade Abdoulaye S. (2009) « À propos des partenaires féminines des hommes ayant des pratiques homosexuelles au Sénégal », Autrepart, 49 (1), p. 103-116. DOI : 10.3917/autr.049.0103.
    Résumé : Les travaux sur les comportements bisexuels en Afrique sont rares. En 2004, une étude au Sénégal auprès de 463 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes révèle que 74 % ont eu des partenaires féminines dans l’année. En 2007, une nouvelle enquête a été complétée par un volet qualitatif consacré aux comportements bisexuels. De 12 entretiens auprès d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des femmes et 12 auprès de partenaires féminines se dégagent différents types de partenaires et un lien complexe entre notion de partenaire féminine, sexualité et rapport à l’homosexualité. Le type de relation entre ces hommes et les femmes dépend de leurs représentations de l’homosexualité et de leurs relations avec d’autres hommes.
    Mots-clés : Comportement bisexuel, Comportement homosexuel, Homme ayant des rapports sexuels avec des hommes, Partenaire féminine, sénégal.

  • Larmarange Joseph, Desgrées du Loû Annabel, Enel Catherine, Wade Abdoulaye S. et ELIHoS Group (2009) « Homosexuality and Bisexuality in Senegal: a Multiform Reality », Population (English edition), 64 (4), p. 635-666. DOI : 10.3917/pope.904.0635.
    Résumé : Homosexuality and Bisexuality in Senegal: a Multiform RealityThe first surveys on men who have sex with men (MSM) carried out in Senegal in the context of the fight against AIDS, revealed high rates of bisexuality. In 2007, a new epidemiological and behavioural survey (ELIHoS) approached the question of bisexual practices in greater depth. That survey is used here to depict the plurality of forms that bisexuality may take in Senegal. A six-group typology of current modes of sexual activity was constructed based on the characteristics of sexual partners over the past year and at the time of the survey. Various factors in the respondents’ social and sexual life event histories were then analysed according to their current mode of sexual activity. It showed that these modes correspond to different sexual practices and characteristics of first sexual intercourse with a man. However, the systematic use of a condom for similar sexual practices did not depend on the mode of sexual activity. Fewer men who engaged in regular intercourse with women and only occasionally with men were infected with HIV because they less frequently engaged in high-risk anal intercourse. Homosexualité et bisexualité au Sénégal : une réalité multiformeLes premières enquêtes menées au Sénégal auprès d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes,dans le cadre de la lutte contre le sida, révèlent des taux élevés de bisexualité. En 2007, une nouvelle enquête épidémiologique et comportementale (ELIHoS) a été réalisée, dans laquelle la question des pratiques bisexuelles a été abordée de façon approfondie. Cette enquête est utilisée ici pour décrire la pluralité de formes que peut recouvrir la bisexualité au Sénégal. Une typologie du pôle d’activité sexuelle actuel en six classes est construite à partir des caractéristiques des partenaires sexuels sur l’année et au moment de l’enquête. Différents éléments de la sociobiographie sexuelle des individus sont ensuite analysés selon leur pôle d’activité sexuelle actuel. Il apparaît que ces pôles correspondent à des pratiques sexuelles et à des caractéristiques différentes d’entrée en vie sexuelle avec un homme. En revanche, l’utilisation systématique d’un préservatif, à pratiques égales, ne dépend pas du pôle d’activité sexuelle. Les hommes engagés dans des relations régulières avec des femmes et ayant des partenaires masculins seulement occasionnellement sont moins souvent infectés par le VIH, car ils ont moins fréquemment des rapports anaux à risque.Homosexualidad y bisexualidad en Senegal: una realidad multiformeLas primeras encuestas realizadas en Senegal, en el marco de la lucha contra el sida, sobre hombres que mantienen relaciones sexuales con otros hombres, revelan tasas de bisexualidad elevadas. En 2007 se ha realizado una nueva encuesta epidemiológica y comportamental (HELIHoS) que aborda en profundidad la cuestión de las prácticas bisexuales. Esta encuesta se utiliza aquí para describir la multitud de formas que la bisexualidad puede adoptar en Senegal. A partir de las características de los compañeros sexuales en el momento de la encuesta y durante el año que la precede, se ha construido una tipología del polo actual de actividad sexual en seis clases. Diferentes elementos de la sociobiografía sexual de los individuos han sido analizados según el polo actual de actividad sexual. Se observa que estos polos corresponden a prácticas sexuales y a características diferentes de la entrada en la vida sexual con un hombre. Sin embargo, la utilización sistemática del preservativo, a práctica igual, no depende del polo de actividad sexual. Los hombres implicados en relaciones regulares con mujeres y que han tenido ocasionalmente compañeros sexuales masculinos, están menos frecuentemente infectados por el VIH, a causa de relaciones anales con riesgo menos frecuentes.

  • Larmarange Joseph, Desgrées du Loû Annabel, Enel Catherine, Wade Abdoulaye S. et Groupe ELIHoS (2009) « Homosexualité et bisexualité au Sénégal : une réalité multiforme », Population, 64 (4), p. 723-756. DOI : 10.3917/popu.904.0723.
    Résumé : Homosexualité et bisexualité au Sénégal : une réalité multiformeLes premières enquêtes menées au Sénégal auprès d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes,dans le cadre de la lutte contre le sida, révèlent des taux élevés de bisexualité. En 2007, une nouvelle enquête épidémiologique et comportementale (ELIHoS) a été réalisée, dans laquelle la question des pratiques bisexuelles a été abordée de façon approfondie. Cette enquête est utilisée ici pour décrire la pluralité de formes que peut recouvrir la bisexualité au Sénégal. Une typologie du pôle d’activité sexuelle actuel en six classes est construiteà partir des caractéristiques des partenaires sexuels sur l’année et au moment de l’enquête. Différents éléments de la sociobiographie sexuelle des individus sont ensuite analysés selon leur pôle d’activité sexuelle actuel. Il apparaît que ces pôles correspondent à des pratiques sexuelles et à des caractéristiques différentes d’entrée en vie sexuelle avec un homme. En revanche, l’utilisation systématique d’un préservatif, à pratiques égales, ne dépend pas du pôle d’activité sexuelle. Les hommes engagés dans des relations régulières avec des femmes et ayant des partenaires masculins seulement occasionnellement sont moins souvent infectés par le VIH, car ils ont moins fréquemment des rapports anaux à risque.Homosexuality and Bisexuality in Senegal: a Multiform RealityThe first surveys on men who have sex with men (MSM) carried out in Senegal in the context of the fight against AIDS, revealed high rates of bisexuality. In 2007, a new epidemiological and behavioural survey (ELIHoS) approached the question of bisexual practices in greater depth. That survey is used here to depict the plurality of forms that bisexuality may take in Senegal. A six-group typology of current modes of sexual activity was constructed based on the characteristics of sexual partners over the past year and at the time of the survey. Various factors in the respondents’ social and sexual life event histories were then analysed according to their current mode of sexual activity. It showed that these modes correspond to different sexual practices and characteristics of first sexual intercourse with a man. However, the systematic use of a condom for similarsexual practices did not depend on the mode of sexual activity. Fewer men who engaged in regular intercourse with women and only occasionally with men were infected with HIV because they less frequently engaged in high-risk anal intercourse.Homosexualidad y bisexualidad en Senegal: una realidad multiformeLas primeras encuestas realizadas en Senegal, en el marco de la lucha contra el sida, sobre hombres que mantienen relaciones sexuales con otros hombres, revelan tasas de bisexualidad elevadas. En 2007 se ha realizado una nueva encuesta epidemiológica y comportamental (HELIHoS) que aborda en profundidad la cuestión de las prácticas bisexuales. Esta encuesta se utiliza aquí para describir la multitud de formas que la bisexualidad puede adoptar en Senegal. A partir de las características de los compañeros sexuales en el momento de la encuesta y durante el año que la precede, se ha construido una tipología del polo actual de actividadsexual en seis clases. Diferentes elementos de la sociobiografía sexual de los individuos han sido analizados según el polo actual de actividad sexual. Se observa que estos polos corresponden a prácticas sexuales y a características diferentes de la entrada en la vida sexual con un hombre. Sin embargo, la utilización sistemática del preservativo, a práctica igual, no depende del polo de actividad sexual. Los hombres implicados en relaciones regulares con mujeres y que han tenido ocasionalmente compañeros sexuales masculinos, están menos frecuentemente infectados por el VIH, a causa de relaciones anales con riesgo menos frecuentes.
Article de colloque

2008

Article de colloque
  • Enel Catherine, Larmarange Joseph, Desgrées du Loû Annabel et Wade Abdoulaye S. (2008) « Les identités sexuelles des HSH et de leurs partenaires : une grande complexité de situations, au Sénégal » (communication orale), présenté à XVIIIe Congrès International des Sociologues de Langue Française, Istanbul.
  • Larmarange Joseph, Enel Catherine, Wade Abdoulaye S., Desgrées du Loû Annabel et Groupe ELIHoS (2008) « Homo-bisexualité masculine et prises de risques lors du dernier rapport sexuel avec un homme et avec une femme au Sénégal » (communication orale), présenté à 15e Conférence Internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), Dakar.
    Résumé : Objectif En 2007 au Sénégal, une étude socio-comportementale auprès de 501 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) a montré que 438 (87,4 %) avait déjà eu un rapport avec une femme. Le volet anthropologique a montré des formes diverses d’homo-bisexualité et des stratégies différenciées avec les hommes et avec les femmes. Nous cherchons ici à mettre en évidence les facteurs associés à une pratique à risque avec chaque sexe. Méthode Un questionnaire standardisé a été administré à 501 HSH recrutés par la technique boule de neige à Dakar et dans deux villes moyennes. Le questionnaire comportait une description détaillée du dernier rapport sexuel avec un homme et avec une femme, permettant de mettre en lien les pratiques sexuelles avec des variables sur ego, son/sa partenaire et le contexte du rapport. Résultats Les pénétrations non protégées sont plus fréquentes avec les femmes (39,7 %) qu’avec les hommes (24,2 %). Avec un homme, le principal facteur de risque est le lieu de l’acte sexuel : 65,5 % de pénétrations anales non protégées si le rapport a eu lieu en extérieur (contre 21,5 %). Cette prise de risque est moins fréquente parmi ceux ayant suivi une action de prévention ciblée HSH (15,0 % contre 37,2 %) et parmi ceux appartenant à une association HSH (11,7 % contre 20,8 %). Enfin, les risques sont plus élevés avant 25 ans et après 35 ans. Avec une femme, le préservatif n’est presque jamais employé avec l’épouse, du fait du désir d’enfant. Hors mariage, l’âge de la partenaire est prépondérant : 74,5 % de rapports à risque si elle a 15 ans ou moins, 30,1 % entre 16 et 20 ans et 17,3 % pour les partenaires de 21 ans ou plus. Enfin, les HSH instruits et ceux sensibilisés et/ou membres d’une association se protègent plus avec leurs partenaires féminines. Conclusion Les actions de sensibilisation menées spécifiquement auprès des HSH depuis 2004 au Sénégal ont eu une certaine efficacité puisque les HSH sensibilisés se protègent plus, à la fois avec les hommes mais aussi avec les femmes, bien que l’effet soit moindre. La bisexualité étant importante et les facteurs de risque n’étant pas les mêmes avec les femmes, il importe que les actions de sensibilisation intègrent la problématique de la bisexualité et les pratiques des HSH avec des femmes.
  • Wade Abdoulaye S., Larmarange Joseph, Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Ndawinz Jacques, Sene Amsata, Enel Catherine, Ba Sidi, Niang Diallo Pape, Toure Kane Ndeye Coumba, Mboup Souleymane et Desgrées du Loû Annabel (2008) « Diminution des prises de risque chez les HSH au Sénégal entre 2004 et 2007. Projet ELIHoS, ANRS 12139 » (communication orale), présenté à 15e Conférence Internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), Dakar.
    Résumé : Objectifs Une enquête épidémiologique menée auprès de 463 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) avait montré en 2004 une prévalence de l’infection par le VIH très élevée dans cette population (21,5 %) et un taux élevé de pratiques à risque. Plusieurs interventions de prévention spécifiquement orientées vers cette communauté HSH ont alors été menées : un programme de prise en charge des IST et du VIH, une action de sensibilisation aux risques sexuels et une action de plaidoyer auprès de l’ensemble des acteurs de la vie publique. Une seconde enquête a été menée en 2007 pour mesurer les évolutions des prévalence VIH et IST, et évaluer l’impact des actions de sensibilisation sur la prise de risque par rapport au VIH. Méthode A Dakar, Mbour/Thiès, et Saint-Louis, 501 HSH recrutés selon la technique boule de neige ont été enquêtés. L’enquête consistait en un questionnaire fermé sur des informations sociodémographiques, comportementales et biomédicales, et en un examen clinique et des prélèvements de sang et d’urine visant à détecter les IST et l’infection à VIH. Les indicateurs biologiques et comportementaux ont été comparés à ceux obtenus lors de l’enquête de 2004. Résultats La prévalence du VIH parmi les HSH est demeurée stable depuis 2004 : 21,5% [95% CI : 17.8-25.7] en 2004 et 21,8% [95%CI : 18.3-25.7] en 2007 (p=0.9). Par contre les comportements à risque ont diminué : la proportion d’hommes qui ont eu au moins un rapport insertif non protégé avec un homme au cours du mois précédant l’enquête est passée de 24 % en 2004 à 9 % en 2007 (p<0.01), la proportion d’hommes qui ont eu au moins un rapport réceptif non protégé est passée de 20 % en 2004 à 10 % en 2007 (p<0.01), et la proportion d’hommes qui ont eu au moins un rapport non protégé avec une femme est passée de 18 % à 12 % (p<0.01). Chez les plus jeunes, l’important multipartenariat a fortement diminué : 19,5 % des moins de 20 ans avaient déclaré en 2004 avoir eu plus de 20 partenaires sexuels au cours de leur vie, contre 4,1 % dans cette classe d’âge en 2007. Conclusion Les interventions de prévention menées auprès des HSH ont été suivies d’une réduction des prises de risque dans cette population. Prendre en compte de façon spécifique ce groupe dans les programmes de lutte contre le sida est donc efficace et important pour contrôler l’épidémie.
  • Wade Abdoulaye S., Larmarange Joseph, Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Sene Amsata, Enel Catherine, Ba Sidi, Niang Diallo Pape, Toure Kane Ndeye Coumba, Mboup Souleymane et Desgrées du Loû Annabel (2008) « Reduction of risk behaviors among MSM in Senegal after targeted prevention interventions » (poster n°THPE0349), présenté à XVII International AIDS Conference, Mexico.
    Résumé : Background In Senegal, an epidemiological survey conducted in 2004 among 463 men having sex with men (MSM) revealed a high HIV prevalence (21.5%) and high proportions of unprotected sex and bisexual activity (Wade, 2005). The health authorities concluded that not giving MSM access to health care could compromise all the efforts achieved in Senegal in combating HIV. Consecutively, interventions targeting MSM were developped, aiming to improve their access to health care programs and to raise their awareness to sexual risk. A second survey carried out in 2007 measured the evolution of HIV and STIs prevalence among MSM and assessed the impact of these preventive operations. Methods In the capital city and in two medium-sized towns, 501 MSM recruited through the snowball referral method were surveyed in 2007 with a face-to-face close-ended standardized questionnaire. They provided blood and urine samples to be tested for STIs and HIV. The biological and behavioral indicators were compared to those collected in 2004. Results The HIV prevalence among MSM remains stable, from 21.5% [95% CI : 17.8-25.7] in 2004 to 21.8% [95%CI :18.3-25.7] in 2007 (p=0.9), but risk behaviors decreased meanwhile. The proportion of men who had at least one unprotected insertive anal intercourse during the last month with a male partner decreased from 24% to 9% (p<0.01), the proportion of men who had at least one unprotected receptive anal intercourse decreased from 21% to 10% (p<0.01), and the proportion of men who had at least one unprotected intercourse with a female partner decreased from 18% to 12 % (p<0.01). Conclusion Prevention interventions targeted towards men having sex with men led to a reduction of risk behaviors in this group, showing their efficiency. They should be systematically implemented in this high-risk group.
Article de magazine

  • Larmarange Joseph (2008) « Homosexuels masculins : les oubliés de la prévention ? », Transcriptases / ANRS Information, 138, p. 61-62. http://www.vih.org/transcriptases.
    Résumé : POINTS-CLÉS : • Quelque soit le continent, les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes) constituent l’une des populations les plus touchées par le VIH, y compris dans les pays à épidémie généralisée. • De nombreux pays ne prennent pas en compte les HSH dans leur système de surveillance de l’épidémie ni dans leurs programmes d’action. • Lorsqu’ils sont pris en compte, les sommes allouées aux actions de prévention qui leur sont destinées restent proportionnellement très inférieures à la place qu’occupent les HSH dans l’épidémie. • 86 pays dans le monde criminalisent les rapports sexuels entre deux hommes adultes consentants, dont sept condamnant à la peine de mort.

2006

Article de magazine

  • Larmarange Joseph (2006) « Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) : une épidémie toujours active », Transcriptases / ANRS Information, 129, p. 72-74. http://www.vih.org/transcriptases.
    Résumé : Les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes restent durement touchés par l’épidémie, au Nord mais aussi au Sud. En prélude à la Conférence, le Global Forum on MSM&HIV organisait les 10 et 11 août 2006 à Toronto une pré-conférence consacrée au VIH et aux hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) [1]. Son objectif : inaugurer la mise en place d’un forum mondial sur ces questions et mettre en lumière l’urgente nécessité d’augmenter les fonds et les actions en direction de cette population, dans la mesure où, selon le rapport 2006 de l’Onusida, seul un HSH sur vingt dans le monde a accès aux services de prévention et de soins dont il a besoin [2], bien que les estimations de prévalence du VIH dans ce groupe soient plus élevées que dans tout autre groupe. Autre objectif, négocier la tenue d’une session plénière lors de la prochaine conférence de 2008 à Mexico. Cette année, les questions HSH ont surtout été débattues lors de sessions satellites, lors d’ateliers de renforcement des compétences, ou au village global. Seule une session d’abstracts [3] et un symposium [4] étaient explicitement centrés sur les HSH. Que ce soit à la pré-conférence ou dans les sessions consacrées aux HSH, les intervenants étaient dans une très grande majorité anglo-saxons (Etats-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni), puis mexicains et asiatiques, les autres pays européens n’étaient peu ou pas représentés. Où en est-on au Nord ? La situation épidémique chez les HSH reste préoccupante dans les pays industrialisés, avec des prévalences élevées (voir tableau). Ron Stall [5] a présenté les premiers résultats d’une revue de littérature sur les enquêtes ayant mesuré l’incidence chez les HSH ou les gay/bi de 1995 à nos jours, en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, en Australie et en Nouvelle-Zélande. 22 études indépendantes ont été retenues, fournissant 90 estimations annuelles d’incidence. L’incidence moyenne était de 1,93% dans les enquêtes avec un échantillonnage communautaire. Ron Stall a montré qu’une telle incidence, appliquée à une cohorte d’hommes ayant une prévalence de 8% à l’âge de 20 ans, en supposant une absence de mortalité liée au VIH avant l’âge de 60 ans, induisait une prévalence de l’ordre de 25% à 30 ans, et d’un peu moins de 50% à 50 ans. Il a particulièrement insisté sur la situation des Afro-américains, chez lesquels une incidence annuelle de 4% a été observée chez les 15-22 ans, et de 15% chez les 23-29 ans dans une étude réalisée dans sept villes américaines entre 1994 et 2000. La prévalence chez les Afro-américains non hispaniques dans une enquête réalisée en 2005 dans cinq villes américaines était de 46%, tandis qu’elle était de 21% chez les Blancs non hispaniques, de 19% chez les personnes appartenant à plusieurs groupes ethniques, et de 17% chez les HSH hispaniques. De telles différences ne sont pas nouvelles puisqu’elles avaient déjà été observées dès les années 1980 [6]. Peu de données concernant l’Europe ont été présentées. Le dernier rapport de surveillance du VIH/sida en Europe [7], sorti en août, met en évidence que la majorité des enquêtes réalisées sont basées sur le statut sérologique déclaré par les enquêtés, ou sur des sous-groupes spécifiques (patients atteint d’une IST, personnes ayant effectué un test dans un centre de dépistage...). Il est alors difficile d’avoir une image précise de la prévalence réelle, ou de l’incidence, ou de pouvoir mettre en évidence une augmentation de celle-ci depuis 2000 (dans la mesure où les biais de recrutement induisent inévitablement une variation de la prévalence mesurée). Cependant, l’augmentation très importante (+45%) des cas de séropositivité rapportés chez les HSH indique clairement une augmentation des nouvelles infections dans cette population, la prévalence se situant entre 10 et 20% en Europe de l’Ouest, et probablement en dessous des 5% dans les pays de l’Est. Et au Sud ? Sous l’impulsion de l’Onusida, une importante méta-analyse a été réalisée sur les rapports sexuels entre hommes dans les pays à faibles et moyens revenus [8] (voir tableau). Il en ressort que le nombre d’études sur les HSH dans ces pays reste limité. La majorité a été réalisée en Amérique Latine, en Asie du Sud et dans les Caraïbes. Seulement moins d’un tiers de ces enquêtes a mesuré la prévalence du VIH. Bien qu’il semble enfin admis que l’homosexualité est une réalité sur ce continent, l’Afrique subsaharienne reste la région la moins étudiée. Seules 8 études ont été recensées, et aucune ne fournit de données de prévalence [9]. L'Épidémie chez les HSH à travers le monde Les prévalences observées chez les HSH sont largement supérieures à celles observées en population générale. Cela a été confirmé par Chris Beyer [10] qui a présenté des résultats montrant que la prévalence chez les HSH était, dans des pays à faible prévalence au niveau national, 10 à 20 fois supérieure à celle observée en population générale [11]. Dans un grand nombre de pays, ces épidémies se développent de manière « masquée » dans des contextes de stigmatisation, de discrimination et/ou de criminalisation de l’homosexualité masculine. De nombreux intervenants ont par ailleurs rappelé que les droits de l’individu et le droit à vivre sa sexualité de manière épanouie étaient fondamentaux dans la lutte contre le VIH/sida, dans la mesure où le non-respect de ces droits augmente significativement la vulnérabilité des individus et limite l’accès à des services de prévention, de soins et de prise en charge thérapeutique. Les résultats de cette méta-analyse montrent par ailleurs qu’une large majorité des HSH ont également eu des rapports avec des femmes. Ce fait ne concerne pas que les pays à revenus faibles et moyens, mais aussi certains HSH des pays du Nord, amenant ainsi quelques présentateurs à parler d’HSHF (Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des femmes). De qui parle-t-on ? Plusieurs intervenants sont revenus sur les concepts utilisés pour caractériser les homosexuels [12]. Le paradigme LGBT (Lesbienne Gay Bi Trans), issu d’une construction culturelle occidentale, n’est pas adapté pour rendre compte de la diversité des homosexualités, que ce soit dans les pays du Sud, où d’autres formes de construction culturelle de l’érotisme entre hommes existent, ou bien dans les pays du Nord, où de nombreux HSH ne se reconnaissent pas dans ces définitions. Il importe d’être vigilant dans les comparaisons, à la fois entre différents pays, mais aussi au sein d’une même société. Certains termes, comme celui de bareback sex, sont ainsi abusivement utilisés dans des contextes où ils perdent leur sens. La terminologie HSH (Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes) est également problématique. Permettant d’identifier les individus par ce qu’ils font et non ce qu’ils sont, cette terminologie induit régulièrement une focalisation sur les comportements en omettant le contexte socio-historico-culturel dans lequel s’inscrivent les pratiques et qui leur donne sens. Gary Dawsett a souligné lors d’un satellite combien l’approche HSH agrège différentes formes de cultures érotiques entre personnes de même sexe dans une seule et même catégorie, masquant ainsi des différences fondamentales pour la compréhension des comportements et pratiques et pourtant nécessaires pour développer des actions de prévention appropriées et efficaces. D’autre part, la construction des normes et des rôles chez les HSH ne peut être appréhendée sans une prise en compte plus globale des représentations de genre et de la masculinité dans les sociétés où ils vivent [13]. Vingt-cinq ans après le début de l’épidémie, les HSH restent particulièrement touchés et vulnérables face au VIH. En Occident, l’épidémie continue de progresser, interrogeant une prévention qui s’essouffle. Dans d’autres pays, notamment en Afrique, on commence à peine à se rendre compte de la situation. Si les activistes et les associations commencent à s’organiser, la recherche, elle, peine à suivre. Notes : [1] www.msm-aids2006.org [2] Onusida, Rapport global sur l’épidémie VIH/sida, 2006 [3] Jones K. et al., « What is Working (or not) for HIV prevention Among MSM ? », MOAC01 [4] Session « Emerging and Re-Emerging HIV Epidemics among Gay and non-Gay Identified MSM », THBS02 [5] Stall R., « Re-Emerging HIV epidemics among MSM in the United States and other industrialized nations : evidence and insight », THBS0202 [6] Samuel M. et al., « Prevalence of HIV in Ethnic Minority Homosexual/Bisexual Men », JAMA, 1987, 257, 1901-2 [7] EuroHIV, HIV/AIDS surveillance in Europe, Mid-year report 2005, 2006, n° 72, www.eurohiv.org [8] Caceres C., « Global overview oh HIV prevalence and risk behaviours among MSM in low and middle income countries », THBS0201. Les résultats de cette étude ont été publiés en juin 2006 dans STI, 82 Suppl 3, iii3-9. [9] Il existe néanmoins une étude sénégalaise ayant mesuré la prévalence du VIH chez les HSH mais elle n’a semble-t-il pas été prise en compte. La prévalence observée était de 21,5% à Dakar (Wade I. et al., « HIV infection and sexually transmitted infections among men who have sex with men in Senegal », AIDS, 2005, 19(18):2133-40). [10] Beyrer C., « Overview of HIV Epidemics Among MSM in Developing Countries », THSA09 [11] Sénégal, Cambodge, Thaïlande, Singapour, Etats américains frontaliers avec le Mexique, Pérou, Argentine, Ukraine. [12] Dowsett G., « The Problematic Category of MSM : Masculinity, sexuality and HIV/AIDS », THSA09 [13] Satellite « Gender, Culture and Male Sexual Identities : Implications for HIV/STI Prevention », SUSA24 Discussion de posters, « All Men are Not the Same : Masculinities, Risk and HIV », TUPDD
--- Exporter la sélection au format