DEA

Mortalité infantile & Financement de la santé dans un contexte de pauvreté

Publications

Université René Descartes Paris 5
École doctorale de sciences humaines et sociales
DEA de Sciences sociales : culture comportements sociaux - Option Démographie sociale
Réalisé au laboratoire PopInter
Soutenus en septembre 2003

Mes deux mémoires de DEA portent sur l’enquête Population, Pauvreté & Environnement en Guinée Maritime 2003, à laquelle j’ai participé et réalisée par le laboratoire PopInter.

Pour une présentation générale de l’enquête, voir le séminaire de présentation des résultats préliminaires.

Représentativité des monographies de village. L’exemple de la mortalité des enfants de moins de cinq ans.

Introduction :
Les deux enquêtes Population, Pauvreté & Environnement réalisée en Guinée Maritime par le laboratoire PopInter, en collaboration avec la Direction Nationale de la Statistique (DNS), relèvent d’une méthodologie de monographie de villages. Malgré un recueil quantitatif relativement important (environ 5.000 personnes recensées, 400 questionnaires hommes et 400 questionnaires femmes pour chaque enquête), les effectifs sont trop faibles pour la majorité des analyses statistiques multivariées intégrant simultanément un grand nombre de variables. Cependant, portant sur un espace géographique très localisé, les analyses quantitatives univariées associées aux données qualitatives permettent d’avoir une connaissance fine des interactions entre les différentes sphères d’appartenance des individus (famille, ethnie, village…). Il est alors possible de dégager les logiques sous-jacentes et les différentiels observés.

La question qui se pose est de savoir si les différentiels statistiques observés localement ont une valeur de généralisation ? Les logiques mises en évidence dans les sous-préfectures enquêtées sont-elles applicables à d’autres villages de Guinée Maritime ? Comment passer de la contextualisation à la généralisation ?
Cette question se pose d’autant plus que ces enquêtes comportent des données originales permettant des analyses qui ne sont pas possibles avec les données des grosses enquêtes nationales (fécondité des hommes, histoire nuptiale des hommes et des femmes, itinéraires thérapeutiques, histoire migratoire…).

Sans pouvoir y répondre totalement, nous nous proposons de vérifier, à travers l’exemple de la mortalité des enfants, si les données que nous avons permettent de mettre en évidence de manière statistiquement significative les mêmes différentiels que ceux observés dans l’Enquête Démographique et de Santé en Guinée (EDSG) de 1999, qui nous servira de pour l’occasion de cadrage. Si tel est le cas, nous pourrons alors supposer que les monographies de village ont une certaine valeur de généralisation.

Après avoir présenté rapidement le pays et les enquêtes que nous exploiterons, nous ferons un point méthodologique sur la manière dont nous allons procéder pour comparer les données. Avant de passer à l’analyse des quotients de mortalité, un survol de la littérature nous permettra de déterminer les variables sur lesquelles portera notre analyse.

Financement des problèmes de santé. L’exemple de la sous-préfecture de Kanfarandé en Guinée Maritime.

Introduction :
Ce mémoire porte sur les liens entre l’économique et la santé dans la sous-préfecture de Kanfarandé. En cas de maladie, les habitants de la sous-préfecture peuvent se retrouver dans différentes situations. Dans un certain nombre de cas, ils peuvent se faire soigner gratuitement, dans d’autres ils vont payer leurs soins seuls. Mais il arrive fréquemment que les individus soient obligés d’avoir recours à une tierce personne. Face à un problème de santé, les modèles de financement sont multiples. Nous nous intéresserons donc dans ce mémoire à mettre en évidence ce qui les détermine. Dans un contexte de pauvreté, les aspects économiques sont-ils prépondérants, ou bien d’autres facteurs, sociaux ou culturels, interviennent-ils ?

Nous ferons à ce sujet plusieurs hypothèses :
 Tout d’abord, le coût du soin est un déterminant proche du modèle de financement. Un individu sera plus souvent amené à demander l’aide d’un tiers que la dépense sera élevée.
 Le lieu du soin et le type de maladie n’agissent pas directement sur le modèle de financement, mais interviennent indirectement en jouant sur le coût du soin. En effet, certaines maladies nécessitent des soins plus important que d’autres, et pour une même maladie, deux lieux de soins ne proposent pas forcément les mêmes tarifs.
 Le modèle de financement est fonction des recours possibles pour l’individu. Une jeune fille célibataire ne pourra pas, par exemple, faire appel à un époux. Ces recours possibles vont être caractérisés par l’âge de la personne, son sexe, son statut matrimonial, plus généralement son « cycle de vie », mais aussi ses revenus, le niveau de vie de sa concession, les liens avec la famille élargie, bref par une imbrication des niveaux individuels et familiaux.
 Les aspects communautaires tel que le village ou l’ethnie n’ont que peu d’effet. Ils n’agissent pas directement sur les modèles de financement, bien qu’ils puissent avoir une répercussion sur le long terme.

Après une présentation du pays et des enquêtes, nous ferons un premier constat de la situation dans la sous-préfecture avant d’analyser les facteurs explicatifs selon les niveaux individuel, familial et communautaire.