AFRAVIH 2020

Perceptions, préférences et recours aux offres communautaires de dépistage du VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) en Côte d’Ivoire

Communications

Présentation orale de poster (session SPD1) à l’AFRAVIH 2020

Auteurs

M. Inghels, A.K. Kouassi, S. Niangoran, A. Bekelynck, S. Carillon, L. Sika, M. Koné, C. Danel, A. Desgrées Du Loû, J. Larmarange

Résumé

Objectifs

Depuis la fin des années 2000, se sont développées des offres de dépistage dédiées à destination des HSH. Portées par des ONG communautaires et favorisées par la formation de pairs éducateurs à la réalisation de tests rapides, ce dépistage communautaire serait plus adapté pour atteindre cette population. Mais qu’en est-il du point de vue des intéressés eux-mêmes ?

Matériels et Méthodes

Une enquête par téléphone de type Respondent driven sampling (RDS) auprès de 518 HSH a été réalisée en 2018 en Côte d’Ivoire. Le questionnaire portait, entre autres, sur la connaissance, la pratique, la satisfaction et les préférences concernant les offres de dépistage dédiées aux HSH.

Résultats

Seule la moitié des enquêtés (47 %) ont déclaré connaître un lieu de dépistage dédié aux HSH. Parmi ceux-ci, 79 % en avaient déjà fréquenté un. Ces derniers ont rapporté avoir été bien accueillis, s’être sentis en confiance, que la confidentialité avait été respectée et 95 % ont déclaré qu’ils y retourneraient.

En termes de préférences, 37 % des enquêtés ont déclaré préférer les lieux de dépistage indifférenciés (c.-à-d. accueillant tout type de patient), 34 % les lieux communautaires et 29 % sans préférence. Ceux préférant le dépistage communautaire mentionnaient une meilleure écoute et s’y sentir plus en confiance, notamment du fait de la présence d’autres HSH. À l’inverse, ceux préférant une offre généraliste mentionnaient le manque de discrétion et d’anonymat des offres communautaires et vouloir éviter le regard des autres.

Les hommes les plus éloignés du « milieu HSH », se définissant comme bisexuels/hétérosexuels, attirés principalement par des femmes, ne connaissant pas une association HSH ou n’ayant pas dévoilé leur homosexualité ont plus tendance à préférer un lieu généraliste.

Conclusion

Si le dépistage communautaire est bien adapté aux HSH qui y ont recours, le maintien d’une offre de dépistage indifférenciée reste essentiel.

Référence

Inghels Maxime, Kouassi Arsène Kra, Niangoran Serge, Bekelynck Anne, Carillon Séverine, Sika Lazare, Koné Mariatou, Danel Christine, Desgrées du Loû Annabel et Larmarange Joseph (2020) « Perceptions, préférences et recours aux offres communautaires de dépistage du VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) en Côte d’Ivoire » (communication orale (session SPD1), présenté à AFRAVIH 2020, Dakar. http://www.afravih2020.org/.