Des malades qui s’ignorent. En Afrique, un tiers des personnes infectées par le VIH ne connaissent pas leur statut sérologique. Il s’agit le plus souvent d’individus vulnérables et victimes de discrimination pour leur identité sexuelle ou leurs pratiques, qui demeurent ainsi dans le déni des risques auxquels ils sont exposés : bisexuels et homosexuels, femmes et hommes prostitués, usagers de drogues injectables.
C’est pour atteindre ces publics échappant aux campagnes classiques organisées par les ministères de la santé africains que l’ONG Solthis a imaginé le programme d’autodépistage Atlas pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, avec le soutien financier de l’organisation Unitaid et de l’Agence française de développement (AFD). Le projet, lancé en 2018 en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal et qui vient de s’achever le 30 juin, a consisté en la distribution de 400 000 autotests oraux par le biais de pairs éducateurs.
« L’un des gros avantages de l’autodépistage, c’est son caractère confidentiel », explique Joseph Larmarange, démographe en santé publique et coordinateur des activités de recherche du projet Atlas. « Avant, je ne voulais pas faire de test. J’avais trop peur, témoigne ainsi Awa Camara, qui reçoit ses clients dans une chambre d’un quartier chaud de Bamako, au Mali. Avec l’autotest, j’ai sauté le pas. On le fait quand on est prêt dans sa tête et on est seul face au résultat. J’ai mis trois jours pour rappeler le pair éducateur qui m’a aidée quand le test de confirmation a révélé que j’avais le VIH. Aujourd’hui, je suis sous traitement et je vais bien. »
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Par Sandrine Berthaud-Clair, publié le 08 juillet 2022 à 18h00