AFRAVIH 2014

Les hépatites virales B et C en Côte d’Ivoire : l’urgence d’une dynamisation de la lutte

Communications

Poster présenté à la 7e Conférence Internationale Francophone sur le VIH et les Hépatites (AFRAVIH) à Montpellier du 28 au 30 avril 2014.

Auteurs

Catherine Enel1, Annabel Desgrées du Loû1, Thérèse N’Dri Yoman2,3, Christine Danel2, Joseph Larmarange1 pour le groupe DOD-CI ANRS 12287

  1. CEPED, Paris, France
  2. Programme PACCI, site ANRS, Abidjan, Côte d’Ivoire
  3. Service d’Hépato Gastro-Entérologie, CHU Yopougon, Abidjan, Côte d’Ivoire

Résumé

En Côte d’Ivoire, la prévalence du VHB avoisine 12 %, celle du VHC 5 %, alors que celle du VIH serait d’environ 3 % actuellement. Malgré ces chiffres alarmants, le dépistage et la prise en charge des hépatites virales B et C demeurent très limités [Séri 2013].

Nous avons mené une enquête qualitative entre mars et juin 2013 à Abidjan, avec pour objectifs de faire un état des lieux des freins et modalités facilitatrices de l’offre et de la demande de dépistage des hépatites B et C, et d’évaluer le degré d’implication des décideurs et bailleurs en santé.

Nos résultats montrent une grande méconnaissance de ces infections, tant en population générale que parmi les soignants non spécialistes. En matière de dépistage, l’offre est limitée, la demande quasi inexistante, et l’insuffisance de formation du personnel de santé engendre de nombreuses occasions manquées. Seuls les donneurs de sang sont systématiquement dépistés, mais sans prévention par la vaccination contre l’hépatite B ou prise en charge thérapeutique. Le coût élevé des traitements, officiellement disponibles, les rend inaccessibles en l’absence de couverture maladie universelle. Le Programme National de Lutte contre les Hépatites Virales, créé en 2008, ne dispose pas du budget nécessaire pour pratiquer dépistage, prise en charge, prévention et campagnes d’informations destinées au grand public. L’absence de forte mobilisation financière internationale, comme celle qu’a connue l’épidémie de VIH, est vécue comme une grande injustice, tant par les médecins spécialisés qui ont les compétences pour traiter la maladie mais pas les moyens de les mettre au service des patients, que par les personnes porteuses d’une hépatite chronique B et/ou C.

Ces résultats alertent sur l’urgence d’alimenter un plaidoyer pour une dynamisation de la lutte contre les hépatites B et C en Côte d’Ivoire et la nécessité de poursuivre la recherche en ce domaine.

Référence

Enel Catherine, Desgrées du Loû Annabel, N'Dri Yoman Thérèse, Danel Christine, Larmarange Joseph et Groupe DOD-CI ANRS 12287 (2014) « Les hépatites virales B et C en Côte d’Ivoire : l’urgence d’une dynamisation de la lutte » (poster Po M20.18), présenté à 7e Conférence Internationale Francophone sur le VIH et les Hépatites (AFRAVIH), Montpellier.