Résumé
Les enquêtes quantitatives menées sur le continent africain depuis 2004 auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) utilisent en majorité des approches du type « boules de neige » dont l’approche dite RDS (respondent driven survey). Dès lors, les individus les plus insérés dans un « milieu HSH » ont une plus grande probabilité d’être inclus, induisant une surreprésentation des jeunes et des homosexuels exclusifs.
La bisexualité y est mesurée soit au travers du sexe des partenaires ou pôle d’activité sexuel (calculé selon les articles sur les six derniers mois, la dernière année ou toute la vie), soit en fonction de l’identité déclarée des enquêtés (homosexuel/gay, bisexuel ou hétérosexuel, peu d’enquêtes proposant d’autres termes identifiants en langue locale). Plus rares, quelques enquêtes ont également mesuré l’attirance sexuelle (pour les hommes et/ou les femmes).
La part des bisexuels parmi les HSH africains est généralement beaucoup plus élevée qu’en Occident. Par rapport aux homosexuels exclusifs, les bisexuels ont des biographies sentimentales et sexuelles sensiblement différentes. Cependant, il ne s’agit pas d’une catégorie homogène que ce soit en termes de désirs, d’identité ou de projets de vie. Plusieurs auteurs ont souligné les limites d’une catégorisation binaire (homosexuels/bisexuels) ouvrant le débat sur quelles catégorisations alternatives utiliser à l’avenir dans les enquêtes quantitatives.
Référence
Larmarange Joseph (2014) « Bisexualité masculine en Afrique subsaharienne : quels indicateurs dans les enquêtes quantitatives ? » (communication orale), présenté à 1er Congrès des Études de Genre en France, Lyon. http://genrelyon2014.sciencesconf.org/40206.